LE 25 DÉCEMBRE

Partir le jour de Noël ! C’est le cadeau qu’on s’est fait à sept. Destination Tanzanie, le Kilimandjaro et ses neiges éternelles, les safaris photos et la fascinante île de Zanzibar. Pour nous tous, ce sera un premier contact avec l’Afrique. Quelle merveilleuse façon de faire la transition entre 2000 et 2001. Le voyage sera toutefois assez long, près de 24 heures de vols, de transits et de transferts. On changera d’avion à New-York, escale à Rome, nouveau changement d’avion à Adis Abeba, escale à Nairobi pour atterrir enfin, demain, à l’aéroport Kilimanjaro International. On dépose nos bagages avec la confiance qu’ils seront encore avec nous à l’arrivée. On vole sur Ethiopian Airline et un des avantages, c’est qu’il fait 29° C dans l’avion. On s’acclimate!

LE 26 DÉCEMBRE

À l’escale à Rome, il est 4h du matin et on en profite pour sortir un peu sur la passerelle de l’avion. Il fait 14° C et il pleut, ça nous change toutefois du froid québécois et de la neige.

Nouveau départ et ceux qui sont assis aux hublots pourront contempler le désert au lever du soleil. La chance est avec nous et à Dais Abaissa nous sommes surclassés en 1ère. On contemple de haut la sécheresse en Éthiopie, le passage à la verdure au-dessus du Kenya. Après Nairobi, on sait qu’il ne nous en reste que pour quelques heures et, à gauche de l’appareil, on voit apparaître le Kilimanjaro juste avant l’atterrissage. Enfin arrivé. Nos bagages on bien suivi et on rencontre Malya, le directeur de Moon Adventure Tours & Safaris qui organise notre trek en montagne et notre safari. De l’aéroport on se dirige à Arusha, au Outpost Lodge qui sera notre pied-à-terre pendant notre séjour au Nord de la Tanzanie. Au Lodge il faut s’enregistrer et indiquer de quelle tribu on est !

LE 27 DÉCEMBRE

Journée de repos ou on en profite pour explorer Arusha, vérifier les préparatifs du trek, changer de l’argent et explorer les bons restos. Arusha est une ville d’environ 150 000 personnes, localisée au pied du mont Meru (4566m) et c’est un centre régional avec un grand marché ou on trouve de tout. C’est aussi le départ pour les treks vers le Kilimanjaro et le Meru ainsi pour les safaris. C’est un lieu ou on retrouve à la fois la culture traditionnelle et le modernisme : on y voit des jeunes massai en costume traditionnel avec leurs lances et leurs couteaux se promener dans la foule à deux pas d’autres habitants, portables à l’oreille, le tout sous l’enseigne d’un café internet. Mondialisation…!

LE 28 DÉCEMBRE

Aujourd’hui, on profite d’une journée d’exploration sur le flanc du mont Meru tout près d’Arusha
avec Massaï, un guide de Moon Adventure. Il fait chaud et humide. On entreprend la montée à travers la banlieue d’Arusha. Les gens n’acceptent pas d’être photographiés ou ils demandent de l’argent, c’est dommage. Les enfants comme dans tous les pays sont très beaux et on réussira malgré tout quelques photos. Les femmes sont aux champs ou portent les choses sur leur tête. On ne voit pas beaucoup d’hommes. La montée (390m) est difficile à cause de la chaleur. Arrivé au sommet d’une colline on dîne sur le bord d’un parc de foot et on se prépare pour la sieste. Pas le temps! On voit arriver le chef du village avec Masaï qui s’empresse de nous expliquer que nous sommes entrés dans un genre de ZEC  » touristique  » et qu’il nous faut payer… un droit d’accès de 6 000 shillingis chacun ! Arnaque ou folklore ? Guy, notre organisateur, décide de marchander. On se déplace vers une maison sombre ou la négociation aura lieu dans une atmosphère folklorique. À notre demande d’immortaliser la scène, on nous opposera un refus catégorique. On s’en tire pour 3 000 shillingis (à peu près 5,50$), poignée de main pour sceller le tout.

LE 29 DÉCEMBRE

Pour le trek nous avons choisi la voie Machame qui est la plus longue et la plus difficile, mais surtout la plus spectaculaire, la plus belle et celle offrant les meilleures conditions d’acclimation.

8:00h, tout le monde est prêt et on part en autobus avec notre guide Jastin, les cuisiniers et porteurs, destination : Machame Gate que l’on atteindra plusieurs heures plus tard après quelques arrêts. À l’entrée du parc, les bagages sont pesés et distribués entre les porteurs pendant que notre guide s’occupe des formalités d’entrée du parc.

Un groupe attire notre attention, il s’agit d’une équipe très bien équipée et accompagnée de caméras professionnelles de télé. Tout un branle-bas de pour une ascension réalisée pratiquement quotidiennement. En observant d’un peu plus près on s’aperçoit qu’un des membres du groupe n’a qu’une seule jambe, qu’il se déplace en béquille et qu’il a l’intention de gravir le plus haut sommet d’Afrique. Les caméras et l’équipe de soutien sont venus pour lui. Tout un athlète qui réussira cet exploit en 6 jours. Chapeau à cet homme courageux, qui sans le savoir a été notre source d’énergie tout au long de la montée.

Puis c’est le départ, le sentier traverse une végétation tropicale luxuriante avec de grands arbres et des fougères immenses. Bientôt, c’est la boue et l’averse tout aussi tropicale. On pensait n’utiliser nos guêtres que près du sommet ! Arrivé à Machame Hut (3 050m) on profite des derniers rayons du soleil avant que la nuit tombe. Certains de nos porteurs ont été surpris par la nuit et ne sont pas encore arrivés. Jastin nous emprunte une frontale et part à leur recherche. De retour, il nous annonce que le porteur de la vaisselle (en porcelaine) a fait une chute… et que nous devrons prendre notre souper dans le même bol ! Il envoie cependant un porteur descendre à Machame village, dès demain matin, acheter de la nouvelle vaisselle et il devra nous rejoindre pour le souper à Shira Camp ! La course quoi !

LE 30 DÉCEMBRE

Le lever du soleil est superbe et on aperçoit le sommet du Kilimanjaro. Après un copieux déjeuner, on entreprend la montée vers Shira Cave. La végétation change et diminue beaucoup. Bientôt on est dans le nuage et il se met à pleuvoir et à grésiller jusqu’au dîner. Le grésil cesse et on peut reprendre notre montée. Le plateau Shira (3900m) est immense. Il est situé du côté Ouest de la montagne. Lorsque le ciel se dégage on aperçoit la plaine au bas de la montagne. Arrivé tôt, on en profite, après le  » tea time  » on explore un peu les environs jusqu’au souper… avec notre nouvelle vaisselle !

LE 31 DÉCEMBRE

À 5:45h, la lueur du jour apparaît et c’est le temps de se lever pour assister au lever du soleil. Spectaculaire ! On voit le mont Meru à l’horizon et les nuages au bas de la montagne. Les premiers rayons du soleil nous enveloppent de chaleur. Le bonheur…! Encore un copieux déjeuner servi avec le sourire et l’entrain de nos cuisiniers. Peu de temps après notre départ, les nuages qui remontent de la plaine nous enveloppent. On dîne dans le grésil à 4 600m à Lava Tower, une poussée de lave verticale. On redescend vers Barranco Camp (3 950m). L’atmosphère feutrée du brouillard qui nous entoure contribue à rendre la forêt de séneçons géants que nous traversons assez insolite. À Barranco, le ciel se dégage un peu et on en profite pour débuter les festivités du Jour de l’An ! On aura du pâté, du fromage, du saucisson et du sucre à la crème pour bouffer et des chapeaux et des flûtes pour le décor. Lorsqu’on se couche, le ciel, comme à toutes les nuits, est rempli d’étoiles.

LE 1er JANVIER

Il a gelé cette nuit, mais lorsque le soleil se lève la température monte vite. On entreprend la montée de Barranco Wall. Court, mais assez vertical. Les nuages et la pluie nous rattrapent jusqu’à Karanga Valley ( 4100m). Arrivés, une succession de trous dans les nuages nous permet d’avoir de très bonne vues sur le sommet. On mange très bien et les repas sont copieux. Au moment ou on rédige nos journaux, le ciel est rempli d’étoiles et on aperçoit les lumières dans la plaine. Peut-on rêver d’un plus beau décor pour s’endormir !

LE 2 JANVIER

Le lever du soleil est superbe et encore une fois on aperçoit le mon Meru a l’horizon. On n’a qu’une petite journée à faire jusqu’à Barafu (4 750m) ou on arriva assez tôt. La montée est relativement facile et se fait en douceur. On profite de la fin de l’après-midi pour explorer un peu. On monte d’environ 150 mètres, en se retournant nous avons une magnifique vue sur notre campement et sur les nuages qui se trouvent plus bas. A notre gauche, nous discernons très bien le KIBO, un des trois sommets du Kilimandjaro. La vue est imprenable. On se repose car on doit partir pour le sommet vers minuit. On admire le paysage au travers des nuages, on aperçoit tantôt le sommet tantôt Mawenzi. On se couche tôt.

LE 3 JANVIER

Réveillés à 11:00h, on part à minuit pour entreprendre  » pole, pole  » et à la frontale la montée vers le sommet. L’ascension est soutenue, plus que les dernières journées et nous sommes contents de ces dernières journées d’acclimatation. Nous ne prenons que de brefs repos, il fait froid et nous préférons arrêter souvent que longtemps. Pendant nos courts arrêt, Jastin lui en profite pour fumer une cigarette…! Avec beaucoup d’émotions, nous atteignons le sommet (5 895m) vers 6:00h pour assister au lever du soleil. L’atmosphère est surréaliste. À l’émotion s’ajoute l’euphorie du sommet, le ravissement du lever du soleil, le froid et le vent. On doit redescendre bientôt, car on doit rejoindre Mweka Hut avant la fin de la journée. Vers 8:30h on est de retour à Barafu pour un déjeuner et une sieste. On entreprend ensuite la descente vers Mweka Hut (3 100m) que l’on atteint en milieu d’après-midi. Surprise ! On y trouve de la bière et on s’en paie quelques-unes unes pour fêter le sommet.

LE 4 JANVIER

Descente boueuse (encore une dernière fois nos guêtres vont servir) de Mweka Hut à Mweka Gate, la limite du parc, où on retrouve notre bus vers Arusha. Sous les chants de notre équipe de guides, porteur et de cuisiniers nous recevrons nos  » certificats  » attestant notre exploit. Nous sommes heureux de retrouver un bon lit pour se reposer avant un nouveau départ vers l’aventure.

LE 5 JANVIER

Journée de repos. On en profite pour se laver, relaxer et magasiner  » Pole, pole  » ( lentement, lentement) Nous prenons aussi le temps d’apprendre le sens de  » Akuna Matata  » (pas de problème) Nous utiliserons d’ailleurs de plus en plus ces modes de vie au cours des prochaines semaines…! Nous réglons les derniers préparatifs avec Malya avant de partir pour le safari. Nous lui demandons par la même occasion de nous faire découvrir le pays en nous mettant en contact avec le peuple Massais.

LE 6 JANVIER

Il a plu toute la nuit. On part quand même avec un guide et un chauffeur en direction de Longido, voir les Massaïs. À peine parti, on doit arrêter, la route est bloquée par une rivière qui à, pendant la nuit,  » décidé  » de traverser la route ! Il y a là plusieurs bus, camions et automobiles, tous essayant de jauger la situation. Le torrent diminue, les bus passent, ensuite les camions et ensuite les automobiles. Nous continuons jusqu’à Longido. Nous sommes accueillis chaleureusement par des enfants en attendant que les guides organisent la visite. On a la chance de visiter un massai boma (village) et on est invité à visiter l’intérieur d’une hutte. Une fois entré, la curiosité mutuelle s’installe et les échanges s’animent. On nous demandera notre  » avoir  » et terme d’enfants, de femme et… de vaches!

LE 7 JANVIER

Aujourd’hui on visite un autre village massai, mais plus près de la ville. Après une belle randonnée sur le flanc ouest du Meru, on arrive dans un village, près d’Oldonyo. On y rencontre le chef qui nous demande pourquoi nous voulons les visiter alors que les autres blancs qui se rendent au village, n’y vont que pour faire des études. Nous lui expliquons que nous sommes tout simplement curieux et il nous invitera par la suite à visiter son village. Les gens sont encore une fois très accueillant. On va même chercher une femme originaire du Kenya qui est à l’église, car elle parle anglais. On nous fait donc la politesse de nous parler dans ce qu’ils croient être notre langue. Quelle délicatesse. Avec son arrivée nous en apprenons encore un peu plus sur les habitudes de vie de ce peuple.

LE 8 JANVIER

Aujourd’hui, c’est le départ pour le safari. Nos deux Land Rovers arrivent tôt le matin pour nous prendre. Charles et Sebastian seront nos deux chauffeur-guides pour les prochains jours et ils sont accompagnés par un cuisinier et un assistant. Après une heure de route pavée (Coca-Cola road) et plusieurs heures de piste en terre (whiskey road) on arrive à Mto Wa Mbu juste à l’entrée du parc Manyara. Les tentes sont montées et après un lunch léger, on entre dans le parc. Très vite, on aperçoit des babouins, des girafes, des lions, des impalas, des éléphants, des zèbres, des buffles, des sangliers… La concentration d’animaux est incroyable. Seuls les hippopotames de montreront discrets. Le soir, après le souper on a droit à un spectacle danse et musique. Guy, grand amateur de tam-tam, en profite pour en acheter des  » vrais  » après quelques minutes de marchandage très serré.

LE 9 JANVIER

Aujourd’hui on traverse une partie du parc du N’Gorongoro pour faire route vers le Serengeti. Le Ngorongoro est l’immense cratère d’un volcan éteint d’un diamètre de22 kilomètres avec des falaises de 600 mètres tout autour. On s’arrête sur le bord du cratère ( à 2 400 m. d’altitude) pour contempler l’immensité du paysage, malgré le temps légèrement brumeux. Peu après, on redescend le flanc du cratère pour entrer dans le Serengeti, une plaine de 14 400 km2. Dès l’entrée, on aperçoit une abondance de gnous, de zèbres et de gazelles. Nous sommes à la période de la migration où les troupeaux sont dans le sud du parc. Ils sont environ deux millions à se déplacer ainsi : ça fait beaucoup d’incisives pour raser le terrain ! On ne compte plus les girafes, les éléphants, on verra aussi des autruches, des hyènes et quantité d’autres gazelles. Arrivé au camping, surprise… il y a six lions posés sur un cap rocheux à moins de 40 m de nous. Les guides montent les tentes ! Les lions ne bougent pas ! On soupe ! Les lions sont toujours là ! On se couche pour la nuit et le profil des lions se dessine toujours au clair de lune. Décidément ils se sont installés pour longtemps…Bonne nuit! Plus tard, les hyènes en profiteront pour fouiller nos poubelles ! Comme le dira Guy, notre notion du camping sauvage vient d’évoluer !

LE 10 JANVIER

Il faut partir tôt pour voir les animaux et nous sommes en route vers 6 h 30. Hippopotames, girafes, impalas, éléphants et autres gazelles… Nous sommes chanceux, une famille de guépard finissent leur repas sous un arbre, sur la cime duquel sont perchés quantité de vautours qui attendent leur tour. Aussitôt les guépards partis, ils se jettent sur les restes. Dans l’après-midi, on verra un léopard perché sur une branche, observant l’horizon… en quête d’un dîner ! Après le souper on aura l’occasion d’échanger avec notre cuisinier qui est un massaï et qui nous parlera de ses difficultés d’intégration à la ville et des coutumes de son peuple. Décidément les gens ici sont faciles d’accès.

LE 11 JANVIER

Ce matin, un troupeau d’éléphant se promène à moins de 100 m du camping ! Pendant notre « Morning drive game » , on verra des crocodiles et un dik-dik. On quitte dans l’avant-midi et on se dirige de nouveau vers le N’Gorongoro, cette fois pour y coucher. On traversera encore les troupeaux au sud du Serengeti avant de remonter sur le bord du cratère ou on campera pour la nuit. Du haut du cratère, 600 m plus bas, on peut voir les bandes de flamands roses au bord du lac. La vue est magnifique.

LE 12 JANVIER

Le matin, les nuages et le soleil se mettent de la partie pour nous offrir un paysage féerique lors de la descente vers le fond du cratère. Éléphants, zèbres, gnous, flamand roses, buffles, gazelles, autruches et quatre rhinocéros noirs (il n’y en a qu’environ 14 encore vivants au fond du cratères). Le spectacle est complet ! Puis c’est le temps de revenir à Arusha ou on pourra profiter du confort de la douche et d’un bon lit. Toutefois avant d’arriver nous aurons droit à une série de pannes. En effet, une des Land Rover a un problème d’huile à transmission. Nous n’avons que deux litres de réserve et il n’y a aucun garage à des dizaines de kilomètres à la ronde. Avant d’arriver en ville on approvisionne le réservoir d’huile au compte-gouttes… Mais finalement on y arrivera… sans trop de retard.

LE 13 JANVIER

Dernière journée à Arusha, on en profite pour faire un peu de magasinage : masques, batiks, sculptures. Le voyage aurait pu s’achever ici, mais nous avions décidé d’aller profiter de quelques jours de soleil sur les côtes de Zanzibar ! Nous ne regretterons pas cette sage décision.

DU 14 AU 21 JANVIER

Zanzibar ! Endroit mythique, gouverné par un sultan jusqu’au début des années 60 ! C’est une ancienne plaque tournante du trafic des esclaves et de la culture des épices ! On profitera de la semaine pour se reposer tout en visitant et en se perdant dans Stone Town avec ses ruelles et son architecture arabe. On visitera le palais des sultans, on explorera les plages de la côte ouest et on  » goûtera  » la culture traditionnelle des épices. Le plus difficile pour cette partie du voyage… apprendre à vivre « Pole Pole » en tentant de se laisser vivre. Plage, repos, poissons et fruits de mer sont au rendez-vous quotidiennement. Il fait chaud, environ 30 degré tous les jours, mais une brise du large rend supportable cette chaleur. Et dire que c’est encore l’hiver chez nous…