2 au 26 juin 1999
Récit de la randonnée pédestre dans les Pyrénées
par Daniel Cyrenne
«Des rêves, il en faut toujours. Je les préfère aux souvenirs.»
(G. Rébuffat)
Voici le récit d’une formidable randonnée que nous avons effectuée dans les Pyrénées, 25 personnes dont les 2 reponsables.
11 – 12 juin
Départ de Mirabel et arrivée à Toulouse, via Air Transat.
Marc se charge de récupérer les membres du groupe et de les amener à Lourdes. Daniel était sur la Côte d’Azur avec le groupe d’étudiants. C’est pas toujours facile ! Il nous rejoindra ce soir.
Arrivée à l’hôtel Ste-Bernadette. Jacqueline et Raymond, nos hôtes, font des pieds et des mains afin que tout le monde soit confortablement installé.
Puis chacun est libre de visiter et on se donne rendez-vous pour souper dans un restaurant du coin. Plus tard, beaucoup plus tard, pendant que nous étions en train de parler avec nos hôtes, la porte de l’hôtel s’ouvre et … Une apparution! Il est vrai que nous sommes à Lourdes … Ben non, c’est bien elle … C’est la « Rousseau » … « Qu’est-ce que tu fais ici, sacram… » lui dit Marc. La Rousseau, c’est Anne Rousseau qui a fait un projet de randonnée en montagne avec nous il y a … quelques années (Mt-Blanc ’92) et là, elle savait que nous étions dans les Pyrénées et elle a décidé de venir faire son petit bout de chemin avec nous et avec Mathieu St-Arnaud (Gran Paradiso ’93) qui viendra nous rejoindre demain. Quelles belles surprises !
Photo du groupe devant l’hôtel Ste-Bernadette
13 juin
Journée libre où chacun en profite pour se remettre du décallage horaire, visiter un peu la ville de Lourdes ou même faire une petite ascension au Pic du Ger … On se retrouve tous pour le souper, mais cette fois le groupe se sépare selon les goûts de chacun. Nous avons aussi profité de la journée pour effectuer le ravitaillement et la préparation de nos sacs car demain, c’est le grand départ.
14 juin / 5 heures de marche
Déjeuner à 7h30 et départ en autobus à 9h00. Arrivée à La Raillière (1050 m ) à 10h00. Nous prenons le temps de prendre un petit café en compagnie de Monsieur Larre, le chauffeur/propriétaire du car et on se prépare pour le départ de la randonnée pédestre.
À 10h30, ça y est, nous sommes partis. Il nous faudra 1h30 pour atteindre le Pont d’Espagne ( 1496 m ) quelque 450 mètres plus haut, tout en longeant un magnifique ruisseau plein de cascades. Nous profitons de l’endroit pour prendre une pause puis, nous repartons pour atteindre le lac de Gaube ( 1725 m ) vers 13h45. Certains irréductibles ( Marie-Josée, Pierre P. et Daniel ) profiteront de la « fraîcheur » de l’eau pour prendre une « saucette » et pas de reprise pour les caméras … Une fois, c’est assez !
Nous arriverons au refuge des Oulettes de Gaube ( 2151 m ) à 17h00, d’où nous avons une magnifique vue sur le VIGNEMALE (3298 M)
Très bonne première journée de marche
Le souper fut assez turbulent au goût des français présents au refuge. Ça promet pour la suite de la randonnée . . .
15 juin / 6h30 heures de marche
Déjeuner à 7h00 et départ entre 8h00 et 8h30 selon la rapidité de chacun à ramasser ses choses ou l’attente pour les toilettes …. La montée jusqu’à la Hourquette (2734 m) se fait très bien et nous atteignons ce col en moins de 2h00 pour les premiers. Arrivés au col, c’est la traditionnelle séance de photos puis, on descend au refuge Baysselance (2550 m) tout juste un peu plus bas que le col. On dîne et vers midi, on part pour tenter l’ascension du Vignemale ( 3298 m ), plus haut sommet des Pyrénées françaises.
Nous ne sommes partis que depuis une quinzaine de minutes que nous apercevons un Isard , sorte de Chamois des Pyrénées. Wow! On monte et on monte encore et 2h00 plus tard, nous voici au pied de la cîme rocheuse. On fait un peu d’escalade et on atteint le sommet du Vignemale. Ouf ! Quelle belle vue ! Tout autour de nous on voit d’où on vient, vers où nous irons demain, la Brèche de Roland, le Monte-Perdido, toutes ces montagnes à perte de vue. Wow!
Ça valait le déplacement!
La descente est un peu plus compliquée parce qu’il nous faut porter attention aux chutes de pierres que nous pourrions provoquer. Puis, c’est la longue glissade jusqu’au pied du glacier mais, il faut tout de même se méfier des crevasses …
De retour au refuge, c’est le temps d’un repos bien mérité. Un peu plus tard, nous dégustons des mets lyophilisés et c’est l’heure du dodo dans ce refuge au confort, disons, très rudimentaire. Même que, pour nos petits et gros besoins, il nous faut un bon équipement.
16 juin / 5 heures de marche
Lever 7h00 et préparation du petit déjeuner. Ce matin, oeufs lyophilisés, toasts et chocolat chaud. Nous partons vers 9h00 et débutons notre longue descente vers la vallée. Ça sera assez pénible pour ceux qui ont des problèmes de genoux …
Nous arrivons à l’aire de bivouac ( 1866 m ) vers 11h00 et c’est l’arrêt pour le lunch
Nous repartons vers 12h15 et ce sont Alain et Mathieu qui nous servirons de guide pour la suite de la journée. Nous passons par le sentier qui remonte et restons à la même altitude (1900 m) jusqu’au moment de descendre vers Gavarnie (1350 m). Très beau sentier qui nous donne de magnifiques points de vue sur la vallée. Nous arrivons à Gavarnie vers 15h00 et nous nous installons à l’hôtel du Taillon. Après une bonne douche et une bonne bière, c’est le temps de relaxer avant l’heure du souper …
17 juin
Aujourd’hui, c’est journée de repos !
Pendant la nuit, nous avons eu tout un orage. Dans ce pays de montagne, le bruit que le tonnerre fait est amplifié par le Cirque et ça vous réveille d’un profond sommeil à coup sûr. Pendant cette journée de repos pluvieuse, certains en profiterons pour faire quelques courses, d’autres pour se rendre au Cirque de Gavarnie et ses cascades de plusieurs centaines de mètres, mais la plupart en profiterons pour se reposer et se préparer pour la seconde partie du tracé.
Pendant l’heure du souper, nous avons trouvé notre nom de groupe. Donc, après « l’Expédigris » de ’93, les « Grislurons » de ’96, la « Lolomachine » de ’98, cette année nous sommes les » SMARTMOTTES « . Ce nom vient du fait que nous avons l’air de « Smarties » lorsque nous portons nos imperméables de toutes les couleurs et du fait qu’il y a plein de « marmottes » que Marie-Josée confond quelques fois avec certaines « balises » du tracé ???
18 juin / 4 heures de marche
Lever à 6h40, déjeuner à 7h00 et clinique de « taping » de genoux à 7h30. Nous partons à 8h00 de Gavarnie (1350 m) et nous montons, montons et montons encore dans un sentier qui passe du pâturage, à la roche puis, à la neige avant d’arriver au col et finalement au Refuge de la Brèche de Roland (2587 m) à 12h15. Quelle montée !
Nous sommes accueillis par Élodie et Tristan les gardiens du refuge. Ils sont sympathiques et ils ont à coeur de bien recevoir les randonneurs et de donner les informations nécessaires au bon déroulement de toutes les activités au départ du refuge
Une fois le dîner pris, on repart vers la Brèche de Roland ( 2807 m ) et on fait une petite randonnée qui nous amène jusqu’au Doigt. Nous retournons sur nos pas et on se propose de revenir faire un tour dans ce coin demain.
Élodie et Tristan nous servent un succulent repas.
19 juin
Lever à 7h00 et un bon petit déjeuner avec des céréales, biscottes et café. Le départ en randonnée, sans bagages car nous restons 2 nuits au refuge, se fait vers 9h15.
Nous nous rendons donc à la Brèche où nous décidons de demeurer sur la droite car le soleil n’éclaire pas encore le côté gauche et la neige est trop durcie pour nous permettre de marcher de ce côté. Nous repassons tout près du Doigt et nous traversons une petite crête de neige assez vertigineuse afin de débuter l’ascension du Taillon ( 3144 m ). La montée se fait relativement facilement et nous grimpons la dernière portion enneigée avant d’atteindre le sommet. Wow!
Il y a bon vent et même qu’il fait un froid de canard. Certains ont même dû rebrousser chemin à cause de cela. Après de longues minutes à comptempler les alentours et les photos d’usage, nous redescendons pour prendre le lunch au pied du Doigt.
Après cette pause, nous redescendons dans la petite vallée au pied de la Bréche pour remonter à la Grotte Casteret. Que c’est impressionnant ! C’est une énorme grotte profonde et froide avec des chandelles de glace immenses à l’intérieur …
Une fois à l’extérieur, nous grimpons sur ce qui semble être la montagne qui donne naissance à cette grotte, le Pic de Descargados ( 2627 m ). Puis nous retournons via le tracé qui longe la falaise jusqu’à la Brèche … Ouf !
Retour à la Brèche et glissade dans la brume jusqu’au refuge. Heureusement que nous connaissons le tracé car il serait hasardeux de faire ce que l’on fait sans une bonne connaissance de l’endroit …
C’est tout de même bizarre, nous étions au soleil du côté espagnol et nous voici dans le brouillard du côté français ? ? ?
Pendant cette journée, il y a eu 2 accidents. Le premier, du côté espagnol, un homme a glissé et s’est blessé à la jambe. Les secours sont venus par hélicoptère et l’ont ramené en lieu sûr.
Le deuxième accident, nous l’apprendrons qu’à notre retour à Gavarnie, soit dans 4 jours … Un Belge, avec qui nous avons souper la veille, est parti SEUL pour retourner à Gavarnie. Il aurait chuté en voulant traversé le col tout près du refuge et se serait blessé lors de sa glissade. Il y avait du brouillard et personne ne l’aurait entendu ou vu. Il a été retrouvé 4 jours plus tard, mort gelé …
20 juin / 4 heures de marche
Bonne fête des Pères !
Après s’être levé à 7h00, pris un bon petit déjeuner, nous saluons nos hôtes, Élodie et Tristan et nous partons vers 9h00. Nous remontons encore une fois vers la Brèche de Roland et nous entamons la descente tout doucement car le soleil n’a pas encore eu le temps de réchauffer la neige et celle-ci est trop dure. On descend avec précaution et nous arrivons au col à 11h00. C’est le temps de la pause et de profiter des rayons du soleil comme si on était au Club Med local …
Nous ne repartirons de cet endroit qu’à 13h00. Quelle pause !
Nous arrivons au Refuge Goriz ( 2160 m ) vers 14h00. Après une petit repos et une petite bouffe, on propose aux intéressés de venir faire une petite ballade vers le haut. Quelques braves ( Marie-Josée, Hélène, Pierre P., Pierre M., Denis, Michel, Marc et Daniel ) partent vers le haut, sans trop savoir jusqu’où ils iront. Chemin faisant, comme tout allait bien, ils se sont rendus jusqu’au Col du Cylindre à quelque 3100 m, donc une petite montée de 900m juste comme ça, pour prendre une petite marche, « qu’ils disaient »… Certains diront que ça fait long pour aller chercher de l’eau pure …. Mais, quelle vue nous avions du Mont Perdido et des environs ! Nous serons de retour au refuge vers 18h00 après une descente à vive allure
21 juin / 6 heures de marche
Lever vers 7h00 et déjeuner à 8h00. Nous partons vers 9h00 et quelques minutes après notre départ, à une croisée de chemins, quelques braves décident d’opter pour la descente raide à l’aide des chaînes plutôt que le tracé facile. Ce qui devait être un racourci s’est avéré beaucoup plus long que l’autre option parce que certaines personnes ont découvert la crainte d’une chute possible … « Engagez-vous, qu’ils disaient … » Oups !
Après quelques sueurs froides et une fois que tous les membres du groupe se soient retrouvés, nous continuons notre chemin sur le sentier qui longe la vallée d’Ordesa en altitude ( 1900 à 2000 m) , ce qui nous permet d’avoir une magnifique vue sur la vallée et de profiter de la végétation exeptionnelle de l’endroit dont nos premières Edelweiss 1. Quels beaux paysages ! Edelweiss 2
Puis, il nous faut redescendre de notre promontoir. Nous passons donc de 2000 à 1390 mètres. Toute une descente ! Ayoye les genoux !
Nous arrivons finalement à Torla ( 1300 m ) vers 16h30.
Un apéro, suivi d’un autre, d’une douche et d’une bonne bouffe … Merveilleux !
22 juin
Journée de repos à Torla.
Chacun profite de cette belle journée chaude et ensoleillée (une chance qu’on ne marche pas aujourd’hui, on aurait cuit au soleil …) pour récupérer, visiter ce petit village espagnol, faire quelques achats, bref faire la « farniente ». C’est aujourd’hui que nous avons compris pourquoi tous les commerces sont fermés entre 14h00 et 17h00 et pourquoi les espagnols soupent si tard … Il fait tellement chaud que la seule chose à faire, c’est effectivement de ne rien faire et d’attendre que le soleil descende. Nous sommes au nord de l’Espagne, on s’imagine ce que c’est dans le sud … Qué Calor ! OUF !
23 juin / 7 heures de marche
Notre dernière journée de marche, mais TOUTE une dernière … Nous sommes partis de Torla à 9h00. Après 2h30 de sentier relativement plat, nous sommes arrivés à San Nicolas de Bujaruelo ( 1338 m ). Après une pause / lunch, nous sommes repartis dans la portion la plus longue et la plus difficile de ce tracé dans les Pyrénées à cause de la montée vers le col Boucahro qui prend environ 3h00.
Après plus de 2h00 de montée, nous faisons une pause près d’un petit ruisseau où il faut bon se rafraîchir les pieds. Et on repart à l’assaut du col …
Ça y est, nous y sommes au Col Boucharo, il est 15h00. Ce sont les félicitations et les accolades avant d’entamer la descente finale vers Gavarnie et la fin de notre fameuse randonnée … Nous arrivons à Gavarnie à 17h00 et nous trouvons refuge à l’hôtel des Cîmes.
Après le verre de satisfaction du travail bien accompli et une bonne douche, on nous sert le souper.
Ce soir, on a décidé de fêter la St-Jean-Baptiste et les gens de la place réunis au bar le Calypso en ont pris conscience. Nous avons chanté, dansé, fêté et aussi … bu… un peu ! Question de se mettre dans l’ambiance de la fête des québécois.
24 juin
Aujourd’hui, nous partons pour Toulouse.
L’autobus de M. Larre est au rendez-vous comme prévu et nous partons de Gavarnie à 8h00 parce qu’on nous attend pour une visite d’une cave à vin coopérative à Jurançon. Nous arrivons pour notre visite vers 10h30 et après les explications sur les vignes et la visite des installations, nous passons à la dégustation.
Miummmm ! Quels bons vins !
Nous en achetons d’ailleurs plusieurs bouteilles …
Puis en route, nous nous arrêtons sur le bord de l’autoroute à une halte pour le dîner. C’est la halte en l’honneur du Tour de France avec une superbe maquette représentant des coureurs et les montagnes. On repart en destination du site d’information sur le Pic du Midi de Bigorre où on y présente une représentation audio-visuelle sur les installations de ce plus haut téléscope d’Europe. Très intéressant !
On repart encore, cette fois, en direction de St-Bertrand-de-Comminges, village qui a été construit sur des ruines d’anciennes maisons et batiments datant des romains… Et on repart pour s’arrêter, encore, pour l’apéro offert par le conducteur M. Larre. Cet arrêt n’était pas absoluement nécessaire, mais par respect pour notre conducteur et pour démontrer notre gratitude, nous prenons l’apéro à sa santé … Nous arrivons finalement à Toulouse vers 18h00. Une longue journée, aussi fatiguante qu’une journée en montagne…
Après s’être installé à l’hôtel Le Toulouse, on se dirige vers la rue des restaurants tout près et on y va selon nos goûts. On se retrouve plusieurs dans un resto à manger de la pizza et des pâtes avec nos « p’tits gars », Steve, Stéphane et Jean-François qui sont les plus jeunes du groupe et qui partent un peu plus tard pour la Côte et Chamonix … D’ailleurs, ils réussiront, le 1 juillet, à gravir le plus haut sommet d’Europe … de l’Ouest, le Mont-Blanc à 4807 mètres … Félicitations les » p’tits gars » !
25 juin
Dernière journée complète en France. Aujourd’hui, chacun est libre. Certains feront le tour du centre ville où est situé le coeur commercial et administratif de Toulouse, d’autres en profiterons pour faire le tour de boutiques spécialisées ou faire un tour de bateau mouche qui n’est pas celui que l’on peut faire à Paris …
Toulouse ne nous a pas emballés …
On s’est retrouvé au bar de l’hôtel pour l’apéro avant de traverser la rue pour un bon souper et une belle soirée entre amis …
26 juin
C’est le départ de Toulouse et l’arrivée à Mirabel.
Merci et félicitations à tous les » SMARTMOTTES « de ce merveilleux projet de randonnée pédestre (bottes de marche) dans les Pyrénées 1999.
Les deux Bob au-dessus des nuages
:o)